Mítosz, propaganda és népi etimológia : Hunyadi János: "Fehér" vagy "Vlach" lovag?

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Sándor Csernus

Abstract

Jânos Hunyadi, un des personnages les plus populaires de toute l'histoire hongroise a joué - principalement par ses entreprises anti-ottomanes politiques et militaires - un rôle de première importance non seulement dans l'histoire de la Hongrie mais également dans celle de l'Europe Centrale et Orientale. Les succès tant attendus de « Jean de Hunyade » et les nouvelles de ses victoires lé- gendaires arrivées en Occident ont contribué à la naissance et l'épanouissement de l'image du nouveau champion de la Chrétienté - celle du « Chevalier Blanc » - qui devait protéger les terres et les valeurs chrétiens. L'origine du mythe du « Chevalier Blanc » remonte au milieu du quinzième siècle, il est devenu progressivement le héros indiscutable de toute la Chrétienté par la victoire de Belgrade (1456) et finalement un personnage mythique de la lutte anti-ottomane à la fin du quinzième siècle. Petrus Ranzanus (faisant référence « aux peuples occidentaux ») en parle comme d'un fait bien connu (en 1488) et les Mémoires de Philippe de Commynes (très répandus en Europe Occidentale) immortalisent sa figure dès le début du seizième siècle. Certaines cours royales et princières ont été plus réceptives et ont même contribué à l'élaboration du mythe du « Chevalier Blanc ». (Principalement les Cours des Royaumes de France et d'Aragon, des Ducs de Bourgogne ou d'Italie - dont les expé- riences dans la lutte contre l'Islam étaient importantes.) Dans les autres pays, la figure du « Chevalier Blanc » semble être plutôt une reprise des passages des différents chroniqueurs de ces pays. Parmi les sources médiévales de langue française qui nous sont parvenues, les passages concernant la carrière exceptionnelle des Hunyadi (Jean et Mathias) permettent un examen plus approfondi du phénomène. Les premiers textes en effet ne parlent pas du « Chevalier Blanc », mais du « Blanc / Blanq / Blancq chevalier » (ou appellent tout simplement « Jean de Huniade » « le Blanc »). Ce nom apparaît donc au début comme une expression « neutre », plus tard - grâce à l'évolution favorable des événements et par l'interprétation de l'étymologie populaire - il se trouve dans un contexte de plus en plus positif, « innovant » et « exaltant ». Nous sommes d'accord avec Constantin Marinescu pour dire que les qualitatifs et les surnoms Blaq / Blak / Vlach devaient influencer la naissance du mythe du « Chevalier Blanc », mais nous ne sommes pas persuadés que le « Chevalier Blanc » légendaire ait quelque chose à voir avec la prouesse des Valaques et de la Valachie dans la lutte anti-ottomane de l'époque. Dans les textes contemporains, « les hauts faits » évoqués ne sont nullement liés à la Valachie: ils se rattachent principalement à la personne de Hunyadi. La propagande de Cour Royale Hongroise de Mathias, elle, a choisi d'ignorer la carrière internationale du Chevalier Blanc « moyen-ageux » et à l'origine porteuse des références « douteuses » souvent utilisées par la propagande des adversaires, pour dé- velopper à sa place le mythe « plus moderne » de la croisade tardive imprégnée des idées d'une « croisade - version humaniste », liée cette fois au personnage de Mathias Corvinus. Ce qui n'empêche que la figure du « Chevalier Blanc » - désormais solidement attachée à la mission du « Royaume de la Hongrie médiévale - écu de la Chrétienté », aux yeux des Occidentaux soit intégrée à l'image établie sur la Hongrie à la fin du Moyen-âge et au début de l'époque moderne. Ainsi, dans l'élaboration de l'image du « Chevalier Blanc » apparaissent les trois composants cités dans le titre de la présente étude: l'esprit créateur de mythes des chroniqueurs occidentaux, l'attente de l'opinion publique de l'époque (avide de succès dans la lutte contre les Turcs), la propagande liée à l'idée de la croisade tardive et l'étymologie populaire ont pleinement joué leur rôle. Paradoxalement, même la propagande négative des Habsburg a contribué â la diffusion d'une image positive du Chevalier Blanc - János Hunyadi.

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How to Cite
Csernus, Sándor. 2011. “Mítosz, Propaganda és népi etimológia : Hunyadi János: "Fehér" Vagy ‘Vlach’ Lovag?”. Acta Historica (Szeged) 128 (January):3-33. https://iskolakultura.hu/index.php/acthist/article/view/10513.
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